Voiture d’occasion achetée chez un professionnel : quelles garanties et quels recours ?
Quelle garantie lorsqu'on achète une voiture d'occasion chez un pro ?
Le Mardi 30/09/2025
Acheter une voiture d’occasion auprès d’un professionnel peut sembler plus rassurant que d’acheter à un particulier. Pourtant, beaucoup d’acheteurs ignorent réellement leurs droits et finissent par payer des réparations qui ne devraient pas être à leur charge. En cas de panne, notamment grave comme un moteur qui casse quelques mois après l’achat, il est essentiel de connaître les garanties légales qui s’appliquent et les recours possibles. Voici un guide clair et complet pour vous accompagner.
1. Pas besoin de “garantie commerciale” pour être protégé
Beaucoup de vendeurs mettent en avant une “garantie commerciale” de quelques mois, parfois payante. Certains n’en proposent pas du tout. Mais attention : même sans cette garantie commerciale, vous bénéficiez automatiquement de garanties légales prévues par la loi. Ces protections sont obligatoires et ne peuvent pas être exclues par le vendeur.
2. La garantie légale de conformité (vente chez un professionnel en France)
La garantie légale de conformité découle du Code de la consommation. Elle s’applique à tout bien acheté auprès d’un professionnel français, qu’il soit neuf ou d’occasion.
- Durée : pour une voiture d’occasion, elle est d’au minimum 12 mois.
- Contenu : le véhicule doit correspondre à ce qui était annoncé (état, kilométrage, usage prévu) et ne doit pas présenter de défaut rendant son usage normal impossible.
- Renversement de la charge de la preuve : si une panne survient dans les 12 mois, c’est au vendeur de prouver que le défaut n’existait pas au moment de la vente. Autrement dit, l’acheteur n’a pas à démontrer que la casse du moteur était “prévisible” : le vendeur doit justifier que la panne est liée à une mauvaise utilisation postérieure ou à un accident imputable à l’acheteur.
Concrètement, si votre moteur casse 7 mois après l’achat, le vendeur doit prendre en charge la réparation ou proposer une solution équivalente (remplacement, remboursement).
3. La garantie contre les vices cachés
Indépendamment de la garantie de conformité, le Code civil protège aussi l’acheteur avec la garantie des vices cachés.
- Qu’est-ce qu’un vice caché ? Un défaut grave, invisible lors de l’achat, qui rend le véhicule inutilisable ou qui en diminue fortement la valeur.
- Durée : vous pouvez agir dans un délai de 2 ans à compter de la découverte du défaut (et non de l’achat).
- Recours possibles : soit demander l’annulation de la vente (vous rendez la voiture et récupérez le prix payé), soit demander une réduction du prix (vous gardez la voiture mais recevez un remboursement partiel).
Cette garantie est utile si un problème grave apparaît après la première année de conformité, ou si le vendeur tente de nier sa responsabilité.
4. Les pratiques de certains vendeurs peu scrupuleux
De nombreux professionnels jouent sur l’ignorance des acheteurs. Ils savent que beaucoup de particuliers pensent être protégés uniquement par une “garantie commerciale” optionnelle. Résultat : lorsqu’une panne survient, ils affirment que la garantie est expirée ou inexistante… et facturent des réparations qui devraient être couvertes par la loi.
Exemple fréquent : un moteur ou une boîte de vitesses casse après quelques mois. Le vendeur propose alors un devis de réparation à la charge du client, en prétextant que “rien n’était garanti”. En réalité, dans les 12 mois qui suivent la vente, le vendeur est légalement tenu de prouver que le défaut n’existait pas avant. Autrement dit, c’est bien au professionnel de prendre en charge ces frais.
Il est donc crucial de rappeler vos droits noir sur blanc et de ne pas céder à la pression.
5. Comment agir concrètement ?
Si vous êtes confronté à une panne après l’achat d’une voiture d’occasion chez un professionnel, voici les étapes à suivre :
Mettre le vendeur en demeure
Envoyez un courrier recommandé avec accusé de réception en invoquant la garantie légale de conformité et en demandant la prise en charge des réparations ou le remboursement.Conserver les preuves
Factures, annonces, échanges de mails, rapport d’expertise mécanique : tout document est utile pour prouver l’historique du véhicule et votre bonne foi.Recourir à un médiateur
Chaque professionnel doit proposer une solution de médiation en cas de litige. Vous pouvez le saisir si le vendeur refuse d’appliquer la loi.Saisir la justice si nécessaire
Si la médiation échoue, vous pouvez porter l’affaire devant le tribunal judiciaire. Dans ce cas, un expert automobile peut être mandaté pour établir la cause de la panne.
6. Et en cas de vente entre particuliers ?
La situation est différente lorsqu’une voiture d’occasion est achetée à un particulier. Dans ce cas, la garantie légale de conformité ne s’applique pas car elle ne concerne que les ventes professionnelles.
Il ne reste alors qu’une seule protection : la garantie des vices cachés (article 1641 du Code civil).
- Elle suppose de prouver que le vendeur connaissait (ou ne pouvait ignorer) un défaut grave au moment de la vente.
- Cette preuve peut être complexe à apporter : un rapport d’expertise automobile est souvent indispensable.
- Le recours est identique : annulation de la vente ou réduction du prix.
En clair : acheter à un particulier peut être moins cher, mais la protection juridique est beaucoup plus limitée qu’avec un professionnel. L’acheteur doit donc être très attentif à vérifier l’état du véhicule avant la transaction (contrôle technique récent, carnet d’entretien, factures d’entretien et de réparations, etc.).
7. Le conseil clé pour les acheteurs
Retenez une chose : vous n’avez pas à accepter de payer une réparation lourde si le véhicule est tombé en panne dans l’année qui suit l’achat chez un professionnel français. Même sans “garantie commerciale”, vos droits sont protégés par la loi.
Face à un vendeur qui tente de vous faire payer, mentionnez clairement la garantie légale de conformité (article L217-3 et suivants du Code de la consommation) et, si besoin, la garantie contre les vices cachés (article 1641 et suivants du Code civil).
En revanche, si vous achetez à un particulier, seule la garantie des vices cachés peut être invoquée, ce qui rend les démarches plus complexes et aléatoires.
Conclusion
Acheter une voiture d’occasion chez un professionnel en France offre une protection légale solide, grâce aux garanties de conformité et de vices cachés. Malheureusement, certains vendeurs peu scrupuleux exploitent l’ignorance des acheteurs pour se décharger de leurs obligations. Informez-vous, gardez vos preuves et n’hésitez pas à faire valoir vos droits : la loi est de votre côté.
En revanche, dans le cadre d’une vente entre particuliers, la vigilance est de mise : seule la garantie des vices cachés protège l’acheteur, et il faut souvent batailler pour faire valoir ses droits.
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