Le moteur PureTech, développé par le groupe PSA (aujourd’hui Stellantis), équipe depuis plus de dix ans des millions de véhicules en Europe. Destiné à remplacer les blocs essence classiques, ce moteur à trois cylindres turbo a été initialement salué pour sa consommation réduite et ses performances. Il a même remporté plusieurs prix de moteur de l’année entre 2015 et 2018.

Pourtant, derrière ce succès commercial se cache une réalité plus complexe. Depuis quelques années, de nombreux utilisateurs et experts signalent des défaillances techniques graves pouvant entraîner des coûts de réparation très élevés. La presse spécialisée et les forums automobiles regorgent de témoignages relatant des casses moteur, des problèmes de courroie de distribution, des surconsommations d’huile et des pannes de turbo.

En 2025, acheter un véhicule d’occasion équipé d’un moteur PureTech peut donc être un pari risqué. Cet article détaille les problèmes connus, les modèles concernés, les rappels effectués, et fournit des conseils pratiques pour évaluer correctement le risque avant un achat.

Historique et présentation technique du moteur PureTech

Le moteur PureTech a été lancé par PSA en 2012, avec une commercialisation massive à partir de 2013-2014. Il s’agit principalement de moteurs trois cylindres essence disponibles en 1.0 litre et 1.2 litre turbo, développant des puissances allant de 68 à 155 chevaux.

Les objectifs de PSA étaient clairs :

• Réduire la consommation de carburant et les émissions de CO₂ afin de respecter les normes Euro 6.

• Offrir un moteur compact et léger adapté aux citadines et aux SUV compacts.

• Maintenir des performances correctes, avec un couple suffisant pour un usage urbain et périurbain.

À sa sortie, le moteur a été encensé pour son efficacité et a remporté plusieurs prix internationaux. Il a été installé sur une gamme extrêmement large de véhicules : Peugeot 208, 308, 3008, Citroën C3, C4, DS3, Opel Crossland, et bien d’autres.

Cependant, dès 2017-2018, les premières alertes sérieuses apparaissent. Les témoignages d’usagers signalent des problèmes mécaniques récurrents, notamment liés à la courroie de distribution humide, à la surconsommation d’huile, et à l’usure prématurée des composants internes. Ces problèmes, initialement rares, sont devenus suffisamment fréquents pour que des actions collectives et rappels officiels soient lancés.

Les principaux problèmes connus du moteur PureTech

La courroie de distribution humide

Le problème le plus sérieux du moteur PureTech concerne la courroie de distribution immergée dans l’huile moteur, appelée courroie « humide ». Ce choix technique vise à réduire les frottements et donc à améliorer la consommation, mais il a provoqué des défaillances massives.

Comment cela se produit

• L’huile moteur, contaminée par des particules de caoutchouc de la courroie, encrasse le circuit d’huile.

• La courroie peut se désagréger prématurément, parfois avant 60 000 km.

• La perte de cohésion de la courroie entraîne une rupture pouvant endommager gravement le moteur, y compris les pistons et les soupapes.

Conséquences

• Casse moteur totale pouvant nécessiter un remplacement complet.

• Factures de réparation très élevées, souvent comprises entre 5 000 et 8 000 euros, voire plus selon le modèle.

• Même les modèles après 2020 ne sont pas complètement épargnés, bien que Stellantis ait introduit certaines améliorations sur la chaîne et la conception de la courroie.

Des milliers de propriétaires ont lancé des recours collectifs contre Stellantis, notamment en Espagne où plus de 3 000 plaintes sont recensées STELLANTIS .

La surconsommation d’huile

Un autre problème courant est la surconsommation d’huile, souvent associée à l’encrassement des segments de piston.

• Certains moteurs consomment jusqu’à 1 litre d’huile tous les 1 000 km.

• Si le niveau d’huile n’est pas surveillé, le moteur peut se gripper ou subir des dommages internes irréversibles.

• Stellantis a mis en place des extensions de garantie sur certains modèles, couvrant jusqu’à 10 ans ou 175 000 km pour remédier au problème.

La surconsommation d’huile est particulièrement fréquente sur les moteurs 1.2L Euro 6.1 produits entre 2014 et 2018 (L’Argus).

Autres problèmes mécaniques

En plus de la courroie et de l’huile, d’autres défaillances sont signalées :

• Turbo : sifflements, perte de puissance ou panne complète.

• Pompe à vide et capteurs : défaillance pouvant entraîner un fonctionnement irrégulier.

• Système d’allumage et bobines : ratés moteur fréquents.

• Injecteurs et alimentation en carburant : encrassement et perte de performances.

Ces problèmes combinés rendent le moteur très sensible aux entretiens irréguliers, et même une voiture récente peut présenter des défauts importants si elle n’a pas été correctement suivie.